Compte rendu Le Corbusier par Marlène LS1 (AL1)
Publié le 11 Janvier 2010
Le site Le Corbusier, portant le nom éponyme de son créateur, est un ensemble architectural composé d’une unité d’habitation, d’une maison de la culture et de la jeunesse, d’une piscine, d’un stade municipal et d’une église.
Ce site se situe à Firminy (Loire), ville appartenant à la région Rhône Alpes .
Bien que Firminy soit une ville de taille moyenne avec ses 20 000 habitants, il s’agit du plus important site réalisé par cet architecte en Europe. Les premiers plans sont dessinés durant l’année 1958 et la construction se termine avec l’achèvement posthume de l’église Saint-Pierre en novembre 2006.
Firminy-Vert est le nom donné au lieu de cet ensemble.
Il fait écho au nom péjoratif de « Firminy-Noir », désignant le centre ville avec son paysage anciennement minier. Le Corbusier a souhaité créer un ensemble architectural rompant avec cet héritage, de sorte que l’architecture « se fonde » avec la nature. Le privilège est donné aux piétons, avec des voies réservés comme le cours des Marronniers. Par conséquent, la circulation est limité aux pieds des immeubles et les habitants sont incités à marcher, à profiter des espaces verts. Autre élément, l’unité d’habitation est soutenue par des piliers permettant, lorsque l’homme se trouve au pied du bâtiment, une vision dégagée du paysage, qui serait ordinairement caché par la façade des autres immeubles de ce type.
Le site est conçu, de toute part, pour préserver cette harmonie nature/habitation (grandes baies vitrées laissant une ouverture sur l’extérieur, espaces verts, grands arbres cachant les bâtiments etc.). Cela n’est pourtant pas visible au loin. : avec ses grandes tours d’habitations, le paysage est constitué d’éléments bétonnés et verticaux. Il est, donc, difficile d’imaginer un espace composé d’éléments différant de ceux appartenant au milieu urbain (routes et autre).
Le Corbusier a, de plus, conçu cet ensemble pour qu’il ne paraisse pas « cloisonné » et hostile. Les entrées de lumière sont, pour cet effet, nombreuses. Les duplex (comme l’appartement témoin visitable) sont lumineux puisque la baie vitrée s’étend jusqu’au deuxième étage. Les classes de l’école maternelle de l’unité d’habitation sont délimitées par des murs transparents : l’espace ne donne pas une impression d’enfermement mais plutôt celle d’ouverture, de luminosité.
Le chantier en 2006 Photo F Arnal
L’exemple le plus visible reste l’Eglise Saint-Pierre avec ses deux puits de lumière, et ses ouvertures sur le coté. Ces éléments architecturaux ne sont pas sans intérêt puisqu’ils permettent d’égayer les bâtiments et participent à rendre ces derniers agréables à vivre. En outre, l’intérieur des bâtiments (si l’extérieur est aujourd’hui, lui aussi, concerné, cela ne provient pas des plans du Corbusier) est coloré. L’architecte a principalement utilisé les trois couleurs primaires. Parfois, avec la lumière et la couleur, le jeu devient double: des taches de lumière colorées tapissent le sol d’un couloir de l’école maternelle de l’unité d’habitation. Les bâtiments ont été pensé pour que les habitants occupent un lieu esthétiquement agréable, égayé par la lumière et la couleur.
Le site Le Corbusier est, aussi, un ensemble qui mise principalement sur ses qualités de fonctionnalité. L’architecte a imaginé des structures se voulant économiques, simples et cela tout en étant pratique. Ainsi, le site est organisé suivant le modèle des villes antiques comme Athènes : les structures réservés au sport, à la culture et au spirituel sont disposés a proximité des uns et des autres formant, ainsi un véritable « centre » .Cela permet aux habitants d’organiser leur vie autour de ce « centre », non loin de chez eux, donc facile d’accès. L’ensemble est structuré comme une véritable petite « ville », surplombant la ville de Firminy, qui, comme le définit … « regroupe un maximum de diversité dans un minimum d’espace ».
Par ailleurs, au sein de l’unité d’habitation, un théâtre, situé sur le toit-terrasse et une école maternelle apportent la preuve que Le Corbusier a imaginé des structures fonctionnelles pour les habitants regroupées dans un minimum d’espace. Ce désir d’organisation pratique et fonctionnel est, de plus, illustré par l’intérieur des appartements. Tout est conçu de manière standard, modulable suivant le besoin (rangements etc.). L’espace est savamment exploité. Par exemple, les tableaux de l’école forment des portes coulissantes afin d’obtenir un gain de place et la double fonctionnalité de cet élément. Toutefois, cette fonctionnalité bien pensée n’est pas applicable concernant le « toit-terrasse ». Les normes de sécurités ne permettent plus son accès aux habitants : cet arrangement est devenu inutile et, de surcroit, contraignant avec le problème de l’évacuation des eaux de pluies.
Le stade et la Maison de la Culture sont, depuis 1984, protégés parmi les Monuments historiques. Ce statut participe à la perception du site par les habitants et les personnes extérieures. L’ensemble n’est pas considéré comme des simples structures de logement, mais comme un lieu représentatif, par son architecture, du mouvement puriste, un « lieu d’art » faisant parti de l’héritage commun donc du patrimoine. Le regard sur ces structures ne peut être que différent : les habitants possèdent une certaine fierté d’occuper ce site et le lieu attire le tourisme culturel.
Pourtant, les émeutes de 2009 rappellent que cette perception méliorative est à nuancer. Bien que les habitants ne considèrent pas cet événement comme un reflet de la vie du site, réputé pour son caractère tranquille, il participe néanmoins à sa mise en parallèle par la population extérieure avec les autres ensembles de logements « sociaux » qui connaissent des difficultés depuis quelques années (nombreuses émeutes etc.). Le site est intéressant si l’on essaye de comprendre le contexte de sa création. La modernité dont les bâtiments font preuve du apparaitre comme une véritable révolution dans le paysage urbain. Si, de nos jours, les images de ces grandes tours sont devenues ordinaires, souvent assimilées à des logements sociaux, et regardées d’une façon quelque peu péjorative, il est certain que leur perception était différente dans les années soixante. Le fait que le site soit visitable permet aux habitants et aux personnes extérieures de se rendre compte de cette grande innovation moderne et de, peut-être, redécouvrir son esthétique.
Le plan de la visite du site.
Le site du Corbusier se définit par sa fonctionnalité. Elle intervient dans la situation des différents bâtiments entre eux mais aussi dans les éléments architecturaux. Le Corbusier a
pensé un espace simple mais fonctionnel. Il en est de même pour l’esthétique moderne des intérieurs avec la présence des jeux de lumière et de couleur : l’environnement n’est pas hostile,
contrairement à ce que la façade bétonné peut donner à penser. L’ensemble rompt, à nouveau, avec les représentations communes sur la question de l’harmonie nature/habitats. Les habitants occupent
un site où les espaces verts sont nombreux. Ils occupent, de plus, un site classé Monument Historique.
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Ce statut change véritablement le regard porté sur l’ensemble : le site Le Corbusier est, avant tout, un ensemble architectural qui est le vestige d’un courant artistique.